Râ, Dieu du Soleil dans l’Égypte Antique, fut le créateur, le destructeur et finalement le sauveur de l’humanité. Plein de drames de rédemptions et d’intrigues, son mythe reste encore aujourd’hui extrêmement poignant et à jamais fascinant. Découvrez-en plus ici à son sujet :
Râ, le Dieu créateur de l’Égypte antique
Dans le quartier Nord-Ouest de la banlieue du Caire, recouvert par 20 mètres de terre et sous les autres témoins des développements, avancées et échos perdus de l’histoire, se trouve l’ancienne Iwn, la ville qui aurait, selon la légende, vu la création de l’univers. Cette ville, appelée plus tard Héliopolis (ville du dieu-soleil) par les Grecs et plus tard Ain-Shams (œil du soleil) par les Arabes, est probablement l’un des plus anciens sites religieux du Monde. Bien que ses vestiges enfouis reposent sous des siècles de champs cultivés et de colonies, l’endroit demeure un monument symbolique dédié à Râ, Dieu du Soleil en Égypte Antique, le plus grand dieu de l’Égypte ancienne. L’histoire de la genèse de Râ – qui engendra tout ce qui existe et est connu – est à la fois fascinante et éclairante.
Le mythe primitif
Avant la création, selon la mythologie égyptienne, seules les ténèbres embrassaient l’océan primitif d’où la vie naissait. Lorsque le souffle de vie fut enfin assez puissant, l’entité appelée Atoum décida qu’il était temps que la Création commence. Une île émergea alors de l’eau pour soutenir une divinité, qui se manifesta sous la forme de Râ, le Dieu du Soleil de l’Égypte.
Sur une colline primitive, Râ créa lui-même les premiers dieux, Shou (la sécheresse et l’air), et son partenaire Tefnout (l’humidité), qui engendreraient par la suite d’autres dieux pour compléter le cosmos : Geb, le dieu de la Terre et Nut, la déesse du Ciel. À leur tour, ces deux dieux ont donné naissance aux Principes de la Vie, à savoir Osiris, l’Être parfait, qui allait finalement régner sur le reste du Monde – sur ce que Râ s’employait à créer en nommant les éléments. Il décida de créer l’humanité, et le peuple fut issu de ses larmes.
Osiris était un dirigeant sage et bienveillant qui enseigna aux hommes l’agriculture et la civilisation. Avec sa sœur et épouse Isis, qui aidait son mari par sa créativité et sa magie, ils formaient un couple parfait. Leur frère Seth était fort mais indiscipliné, tout à l’opposé de son frère. Cette opposition était telle que Seth envia Osiris et qu’il le tua pour qu’il pouvoir hériter de son trône et gouverner l’Égypte comme il le souhaitait. La sœur de Seth, Nephthys, ne put empêcher cet odieux meurtre, malgré son amour pour ses frères et sœurs.
Le renouveau de Râ et ses conséquences
Tuer Osiris s’avéra pourtant bénéfique. Il fut ressuscité par la magie de sa femme, suffisamment longtemps pour quelle puisse lui donner un fils, Horus, qui plus tard vengea son père et conquerra de nouveau le trône d’Égypte. Osiris partira finalement dans l’Autre Monde pour régner sur les défunts, assurant ainsi la résurrection et le cycle de la vie.
Mais ce mythe ne s’arrête pas là. Pendant que le vieux Râ, Dieu du Soleil en Égypte Antique, peaufinait sa création, l’humanité se rebellait contre lui. Le dieu décida alors de son extermination, ayant de nouveau recours à ses larmes et plus précisément à son œil. Pour remplir sa tâche, l’œil se transforma en une lionne féroce et commença à massacrer l’humanité, se gavant avec délectation. Quand Râ vit le carnage, il eut pitié de ses enfants bien-aimés qui, comme ses larmes, étaient « issus de son œil ». Il cessa alors le massacre mais refusa de vivre davantage parmi les humains. Cela le mena à son voyage vers l’Autre Monde, où Râ créa les 12 heures du jour en naviguant dans le ciel, d’Est en Ouest, illuminant le monde et permettant à toutes les créations de s’épanouir sous ses rayons. Atteignant l’horizon occidental, Râ laissa ensuite la Terre dans l’obscurité pendant 12 heures de nuit tandis qu’il sillonnait l’Autre Monde, illuminant les morts, détruisant les ennemis de la création et se régénérant dans une union avec Osiris, Dieu de la Résurrection.
Lorsque Râ, Dieu du Soleil dans l’Égypte Antique est apparu à l’aube dans l’horizon oriental, il prit la forme d’un faucon, connu sous le nom de Hor-akhty, ou Horus de l’Horizon, le faucon qui vole haut dans le ciel (Horus étant celui qui est haut dans le ciel.) Mais Râ, Dieu du Soleil dans l’Égypte Antique possédait de nombreuses formes. Il pouvait également être représenté sous la forme d’un scarabée nommé Kheper (celui qui naît) – une analogie fondée non seulement sur le jeu de mots entre le nom du scarabée et le verbe « se produire », mais aussi parce que le scarabée, qui surgit des sables du désert aux premiers rayons du soleil, poussant une boule de fumier portant ses œufs, était mythologiquement parlant une création spontanée. À son Zénith, le Dieu-Soleil était de nouveau Râ et était représenté par le disque solaire. Au coucher du soleil, il devenait Atoum, un vieil homme qui avait terminé son cycle de vie, prêt à disparaître pour être régénéré par un nouveau jour.
Râ et sa place dans le Monde
D’après cette histoire, le Dieu du Soleil de l’Égypte Râ a toujours été le plus grand dieu d’Égypte. Dans l’Ancien Empire (2800 av. J.-C.), lorsque l’Égypte a établi ses institutions et exprimé son idéologie royale, le roi divinisé d’Égypte était considéré comme le fils du Dieu-Soleil. Lors d’un couronnement, le nom du roi en tant que fils de Râ était inscrit sur un cartouche à côté de celui qui devait le désigner comme roi de Haute et de Basse-Égypte. Les rois lui érigèrent des temples, les dotant de terres et d’un clergé pour servir son culte, et ils ajoutèrent des chapelles du dieu soleil à leurs propres temples commémoratifs dans tout le pays. Au Nouvel Empire (vers 1500-1000 avant J.-C.), le culte d’Amon, le dieu politique de l’Empire, a tenté de faire oublier l’importance de Râ. Mais les rois de la 18ème dynastie réagirent fortement. Les décorations de leurs tombes dans la Vallée des Rois à Thèbes-Ouest soutiennent la suprématie du dieu soleil, dans lequel les rois fusionnaient après la mort pour participer à la vie éternelle. Dans le bref « épisode monothéiste » d’Akhenaton, le roi renia tout autre dieu que le dieu soleil lui-même et écrivit des hymnes à ce dieu d’une telle beauté qu’ils furent repris plus tard dans les psaumes bibliques du roi David. Même après le règne d’Akhenaton, la plupart des grands dieux égyptiens ont synthétisé avec Râ comme Amon-Rê, Khnoum-Rê, Sobek-Rê, etc. Il faudra encore des siècles et des conquêtes romaines pour que le culte de Râ décline.
Et pourtant, même aujourd’hui, dans une Égypte moderne envoûtée par sa civilisation antique, le conte perdure. Les échos de Râ se font encore entendre dans le folklore alors que son œil ardent est évoqué dans les chansons populaires et les expressions locales. Le mot Râ apparaît également dans tout, des films hollywoodiens aux jeux vidéo. De toute évidence, la résurrection de ce grand Dieu antique se poursuit de manière aussi prévisible que le soleil se levant à l’est.