Kheops est le nom du deuxième pharaon de la IVe dynastie de l’Egypte ancienne.
Il est surtout connu pour être celui pour lequel la plus grande pyramide d’Egypte a été construite, sur le plateau de Gizeh. Nous ne connaissons pas beaucoup d’éléments de sa vie car sa biographie est largement incomplète.
1) Filiation de Kheops
Le grand nombre d’années qui nous séparent de la naissance de Kheops devrait nous rendre humbles face à l’exactitude de l’information généalogique. Cependant certains faits sont établis, archéologiquement parlant. Nous savons que Kheops était le fils de Snefru, le pharaon fondateur de la quatrième dynastie. Marié à sa demi-soeur Hetephérés Ier, il a eu un premier fils, Kheops, puis deux autres fils d’une deuxième femme, par la suite. Lorsque Snefrou I a disparu, c’est naturellement Kheops qui a pris le trône d’Egypte. Il était autour de -2550 (à deux ans, les dates divergent).
Kheops a eu 12 enfants de quatre épouses différentes, dont Kaub I, qui devait lui succéder mais qui est décédé avant d’avoir pu prendre la relève, Djédefrê qui succédera à son père, Khafra qui suivra Djedefrê et Hétep-Hérés II, qui deviendra l’épouse de Djédefrê. Il convient donc de noter que la relation frère-sœur n’était pas un obstacle à la relation mari-femme. Dans la pratique, Kheops s’est marié avec Meritites I et a eu Kaub I, Baoufrê, Djédefhor et Mérésânkh II. Avec sa deuxième femme Hénoutsen, il eut Khoufoukhâf, Khéphren, Khâmerernebty I et Minkhâf. Avec sa troisième femme Noubet, il a eu Khentetenka, Djédefrê et Hétep-Hérès II et finalement avec sa quatrième femme, il a eu Néfermaât, Néfertkaou, Ka-Néfer et Akhkhâf.
2) Règne de Kheops
Le moins que l’on puisse dire de Kheops est qu’il a construit trois éléments architecturaux majeurs. Le plus connu est son complexe funéraire que nous connaissons à travers la célèbre pyramide de Kheops. La grandeur de ce complexe, qui n’a pas d’égal dans toute l’Egypte ancienne, montre l’importance du roi (Pharaon) dans la civilisation égyptienne du milieu du troisième millénaire. Le nombre d’ouvriers nécessaires à sa construction ainsi que la ténacité dont il a fallu faire preuve montrent une organisation du peuple égyptien sans faille. Il ne fait donc aucun doute que ce peuple était organisé en un État indépendant et puissant, doté de tous les métiers nécessaires à la vie publique. Il y a donc une sorte d’apogée sous le règne de Kheops.
Les autres constructions de Kheops sont deux temples, l’un dédié à Hator (C’est à Dendérah, une ville à 65 Kms au nord de Louxour) et l’autre est le temple de Bastet (celui de Babastis, une ancienne ville éteinte qui était près de Zagazig)
3) Comment est mort Kheops ?
Le règne de Kheops s’est terminé à sa mort, vers 2527 (à deux ans, les dates ne sont pas assez connues). C’est son fils cadet Djédefrê qui a pris la relève, son fils aîné Kaoub I étant mort entre-temps. Son règne sera bref et méconnu, tout le contraire de celui de Kheops et du successeur de Djedefrê, Khafra.
4) Économie sous l’ère de Kheops
Nous ne pouvons compter que sur des bribes d’information pour connaître l’état de l’économie à l’époque de l’Égypte au XXIe siècle av. On assiste à une convergence de faits qui tendent à prouver que c’est sous le règne de Kheops que l’Ancien Empire a atteint son apogée. Par exemple, nous savons que Kheops a développé des mines de cuivre et de turquoise (Sinaï, Nubie) et des mines de diorite (Abu Simbel). Le contrôle de l’État était plus fort sur les hauts fonctionnaires, avec la nomination de membres de la famille royale dans les plus hautes fonctions de l’État. Enfin, nous savons aujourd’hui que le complexe funéraire de Kheops a été construit par des ouvriers libres, payés pour le travail effectué. La longueur du chantier et les sommes colossales qu’il a fallu y consacrer témoignent de la confiance de la population dans l’Etat égyptien de l’ancien empire.
Il y a des traces d’activités économiques de cette période par des hiéroglyphes gravés dans différents endroits autour de la Méditerranée. Ces traces ont été trouvées en Nubie (nord du Soudan), à Tanis, à Coptos (capitale du 5ème nome d’Egypte d’où partent les expéditions), en Palestine et à Byblos.
5) Religion
Pas de grandes révolutions dans la pratique religieuse sous Kheops, mais plutôt une confirmation de l’augmentation des pratiques envers le dieu Rê, une pratique connue depuis la première dynastie mais peu utilisée. Déjà sous Snefru, le dieu Rê était plus honoré que lors des pharaons précédents, mais sous Kheops, le culte prit encore plus d’ampleur.
6) Représentations de Kheops
L’archéologie n’a pas trouvé beaucoup de représentations de Kheops, ce qui reste inconnu. Quoi qu’il en soit, nous l’avons fait :
- Au musée de l’Altes à Berlin, une tête en ivoire
- Au Musée égyptien du Caire, une statuette
Ces deux objets sont assez différents mais il y a encore suffisamment de points communs pour considérer qu’il s’agit de la même personne. La tête ivoire présente un visage plutôt rond avec des lèvres épaisses et un nez plat. La statuette est assez petite mais on reconnaît la forme ronde du visage, qui n’est pas assez précise pour montrer ces détails. Parmi les différences, la forme des cheveux est la plus frappante, mais c’est probablement dû au fait que les deux objets peuvent ne pas avoir été fabriqués en même temps.
Il y a bien sûr d’autres objets liés à Kheops : Par exemple, à Saqqara, les archéologues ont trouvé une petite statue en terre cuite d’un lion et une autre d’une déesse à tête de lion nommée Horus, le souverain.
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7) Les différents noms et leurs significations
« Khufu » ou « Khufu » est une appellation grecque, elle est utilisée en France. Les anglophones utilisent plutôt son nom égyptien, « Khufu ». On l’appelle aussi Suphis I ou Suphis. Kheops, Kheops ou Kheops sont ses noms de naissance. C’est la traduction phonétique de la cartouche de ce pharaon qui est représentée ci-dessus et qui montre, dans l’ordre :
- Un cercle
- Une caille
- Un serpent
- Une caille
On le trouve aussi avec une seule caille, ou sous son nom Horus, « Horus Medjedou ». Kheops a inauguré un nouvel usage, celui d’utiliser un « nom d’Horus d’or ». L’intérêt devait être placé sous la protection du Dieu Horus tout en jouissant de la vie éternelle qu’il pouvait lui accorder, celle d’ajouter à son nom l’Horus d’Or, représenté par un faucon et le symbole de l’or.
Il s’agit en fait d’une forme abrégée de « Khnum-Khufu », qui signifie « Khnum me protège ». Le dieu Khnoum était le divin potier qui a fait les œuvres demandées par Thot. Thot (ou Djehuti) était le dieu de la sagesse, l’intelligence dominante de l’univers, et fut plus tard connu comme Hermès, Mercure et Hénok. Thoth-Hermès fut l’inventeur des arts et des sciences, le protecteur de la sagesse secrète et un initiateur. Le nom a été adopté par de nombreux initiés appelés « serpents de sagesse » (le caducée ou « bâton d’Hermès » est entrelacé avec un ou deux serpents). Khnoum fut plus tard connu sous le nom de Kneph ou Chnuphis, qui était représenté comme un énorme serpent, il représentait la sagesse créatrice divine et était le patron des initiés.
La photo du cartouche ci-dessus a été prise du British Museum, sur un bloc de calcaire sculpté qui a servi de fausse porte sur la tombe de Sheshi, scribe royal, inspecteur du funérarium de Kheops.
8) Culte
Bien sûr, au cours des 3500 ans pendant lesquels l’Egypte antique a régné sur ces terres arides, on peut imaginer que certains pharaons étaient plus appréciés que d’autres.
Les pharaons étant considérés comme des dieux vivants, ils faisaient naturellement l’objet d’un culte religieux intensif pour leurs morts. Pendant la vie de Pharaon il y avait plusieurs prêtres qui assuraient la vie spirituelle du souverain. A sa mort, le nombre de prêtres dévolus à ce pharaon pouvait varier. Kheops en avait 10, et pendant la 5ème dynastie ce nombre a augmenté jusqu’à atteindre plus de 60 pendant la 6ème dynastie. C’est un chiffre très élevé pour un pharaon qui régnait si longtemps auparavant, mais dont l’impressionnante pyramide de Gizeh a probablement été une aide pour maintenir sa mémoire. Le culte de Kheops connut donc une augmentation des fidèles durant l’ancien empire, avant que la première période intermédiaire n’y mette fin. L’empire moyen oublie Kheops, et il faudra attendre le nouvel empire pour que l’on retrouve le culte de Kheops dans la société égyptienne ancienne. En ce moment, nous trouvons des traces du Dieu Kheops avec celui d’Isis, comme si les deux étaient liés.