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Publié par Benjamin V. le 16 sept. 2019
La Croix Ankh est l'un des Symboles Egyptiens les plus reconnaissables de l'Egypte ancienne, connu comme "la clé de la vie" ou "la croix de vie", et datant du début de la période dynastique (c. 3150 - 2613). Il s'agit d'une croix avec une boucle au sommet parfois ornée de symboles ou d'ornements décoratifs, mais le plus souvent simplement d'une simple croix en or. Le Symbole Egyptien est un hiéroglyphe égyptien pour "vie" ou "souffle de vie" (`nh = ankh) et, comme les Égyptiens croyaient que le voyage terrestre n'était qu'une partie d'une vie éternelle, la croix Ankh symbolise à la fois l'existence mortelle et l'au-delà. C'est l'un des symboles les plus anciens de l'Egypte, nous le voyons souvent avec le pilier de djed, porté par une multitude de dieux égyptiens dans les peintures de tombe et les inscriptions murales diverses, également porté par les égyptiens comme une amulette ou comme des bijoux fastueux comme des bagues, plaques ou des colliers dorés à l’or massif.
L'association de la croix Ansee avec l'au-delà en a fait un symbole et un talisman particulièrement puissant pour les chrétiens coptes d'Égypte au IVe siècle de notre ère qui l'ont pris comme leur propre symbole. Cette utilisation de la Croix Ankh comme symbole de la promesse du Christ de la vie éternelle par la foi en son sacrifice et sa résurrection est très probablement à l'origine de l'utilisation chrétienne de la croix comme symbole de foi aujourd'hui. Les premiers chrétiens de Rome et d'ailleurs utilisaient le symbole de fertilité du poisson comme signe de leur foi. Ils n'auraient pas envisagé d'utiliser l'image de la croix, une forme d'exécution bien connue, pas plus que quelqu'un aujourd'hui ne choisirait de porter l'amulette d'une chaise électrique. L'ankh, déjà établi comme symbole de la vie éternelle, s'est facilement assimilé à la foi chrétienne primitive et a continué comme symbole de cette religion.
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L'origine de la Croix Égyptienne est inconnue. L'égyptologue Sir Alan H. Gardiner (1879-1963) pensait qu'il s'était développé à partir d'une lanière de sandale dont la boucle supérieure tournait autour de la cheville et le montant vertical était fixé à une semelle au niveau des orteils. Gardiner en arriva à sa conclusion parce que le mot égyptien pour "sandale" était "nkh" qui venait de la même racine que "ankh" et, en outre, parce que la sandale faisait partie de la vie quotidienne d'un égyptien et que le symbole ankh était devenu symbole de la vie. Cette théorie n'a cependant jamais été largement acceptée.
La théorie de l'égyptologue E.A. Wallis Budge (1857-1934), qui prétend qu'elle provient de la boucle de ceinture de la déesse Isis, est considérée comme plus probable mais pas encore universellement acceptée. Wallis Budge a assimilé l'ankh au tjet, le "nœud d'Isis", une ceinture cérémonielle censée représenter les organes génitaux féminins et symboliser la fertilité. Cette théorie, de l'origine de l'ankh issue d'un symbole de fertilité, est en accord avec sa signification à travers l'histoire égyptienne antique et au-delà jusqu'à nos jours. L'égyptologue Wolfhart Westendorf (né en 1924) soutient l'affirmation de Wallis Budge en notant la similitude de l'ankh avec le djed et l'utilisation des deux symboles dès le début de l'histoire de l'Egypte. L'ankh a toujours été associé à la vie, la promesse de la vie éternelle, le soleil, la fertilité et la lumière. L'érudit Adele Nozedar écrit :
“Le volume de sens que l'on peut tirer d'un symbole aussi simple est impressionnant. L'ankh représente les organes génitaux masculins et féminins, le soleil venant sur l'horizon et l'union du ciel et de la terre. Cette association avec le soleil signifie que la Croix Ankh est traditionnellement dessiné en or - la couleur du soleil - et jamais en argent, qui se rapporte à la lune. Mis à part la complexité de ces éléments séparés, à quoi ressemble t’elle ? Sa ressemblance à une clé donne un indice sur une autre signification de ce symbole magique. Les Égyptiens croyaient que l'au-delà était aussi significatif que l'actuel et que l'ankh fournissait la clé des portes de la mort et de ce qui se trouvait au-delà.”
C'est pour cette raison que la croix Ankh occupe une place si importante dans les peintures et les inscriptions des tombes. Des divinités telles qu'Anubis ou Isis sont souvent vues plaçant l'ankh contre les lèvres de l'âme dans l'au-delà pour la revitaliser et ouvrir cette âme à une vie après la mort. La déesse Maât est souvent représentée tenant un ankh dans chaque main et le dieu Osiris la saisit dans un certain nombre de peintures tombales. L'association de l'ankh avec l'au-delà et les dieux en a fait un symbole proéminent sur les cercueils, pour les amulettes placées dans la tombe, et sur les sarcophages.
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L'ankh est entré dans l'usage populaire en Egypte pendant la période dynastique très tôt avec l'élévation des cultes d'Isis et d'Osiris. L'association de l'ankh avec le djed mentionné plus haut est étayée par les premières images d'Isis avec la gaine du djed avant l'apparition de l'ankh.
Le culte d'Osiris est devenu le plus populaire en Egypte jusqu'à ce que le culte d'Isis - qui racontait la même histoire et promettait les mêmes récompenses - le domine. Osiris a continué à être grandement admiré mais, avec le temps, est devenu un personnage secondaire dans l'histoire de sa résurrection et de sa renaissance. Au début de la première période dynastique, cependant, c'était le culte d'Osiris qui dominait car il était le dieu mort et revenu à la vie, apportant ainsi la vie aux autres. Isis, à cette époque, était une déesse-mère associée à la fertilité, mais elle fut bientôt unie à Osiris en tant qu'épouse dévouée qui le sauva après son meurtre par Seth et le ramena à la vie. L'égyptologue Flinders Petrie écrit :
“Isis s'est attachée très tôt au culte d'Osiris et apparaît dans les mythes ultérieurs comme la sœur et l'épouse d'Osiris. Mais elle est toujours restée dans un plan très différent d'Osiris. Son culte et son sacerdoce étaient beaucoup plus populaires que ceux d'Osiris, des personnes ont été nommées d'après elle beaucoup plus souvent qu'après Osiris, et elle apparaît beaucoup plus souvent dans les activités de la vie. Son union dans le mythe d'Osiris n'a nullement occulté sa position indépendante et son importance en tant que divinité, bien qu'elle lui ait donné une dévotion beaucoup plus étendue. L'union d'Horus avec le mythe, et l'établissement d'Isis comme déesse mère, fut le principal mode de son importance dans les temps ultérieurs. Isis comme la mère allaitante est rarement montrée jusqu'à la vingt-sixième dynastie ; puis le type est devenu continuellement plus populaire jusqu'à ce qu'il dépasse toutes les autres religions du pays.”
Beaucoup des dieux de l'Egypte sont représentés tenant l'ankh mais Isis plus souvent que la plupart. Avec le temps, Isis devint la déesse la plus populaire d'Egypte et tous les autres dieux furent considérés comme de simples aspects de cette divinité la plus puissante et la plus englobante. Le culte d'Isis promettait la vie éternelle par la résurrection personnelle. De la même manière qu'Isis avait sauvé son mari Osiris de la mort, elle pouvait sauver ceux qui avaient placé leur foi en elle. L'association de l'ankh avec une déesse si puissante lui donnait un sens plus grand en ce qu'elle était maintenant liée spécifiquement à la grande déesse qui pouvait sauver son âme et pourvoir à ses besoins dans l'au-delà.
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L'importance de l'ankh était la reconnaissance instantanée de ce que le symbole représentait. Même ceux qui ne savaient pas lire auraient pu comprendre le symbolisme d'objets tels que le djed ou l'ankh. La croix Ankh n'a jamais été associé uniquement à Isis - comme mentionné, beaucoup de dieux sont représentés portant le symbole - mais comme le djed est devenu lié à Osiris, l'ankh est tombé plus dans le royaume d'Isis et son culte.
Au temps de l'Ancien Empire (vers 2613 - 2181 av. J.-C.), l'ankh était bien établi comme un symbole puissant de la vie éternelle. Les morts étaient appelés ankhu (avoir la vie/vivre) et les cercueils et sarcophages, ornés régulièrement du symbole, étaient connus sous le nom de neb-ankh (posséder la vie). Pendant l'Empire du Milieu (2040-1782 av. J.-C.), le mot nkh était utilisé pour les miroirs et un certain nombre de miroirs à main ont été créés en forme d'ankh, le plus célèbre étant celui trouvé dans la tombe de Toutankhamon.
L'association de l'ankh avec le miroir n'était pas un hasard. Les Égyptiens croyaient que l'au-delà était une image miroir de la vie sur terre et que les miroirs contenaient des propriétés magiques. Pendant le Festival des Lanternes pour la déesse Neith (une autre déesse vue avec l'ankh), toute l'Egypte brûlait des lampes à huile pendant la nuit pour refléter les étoiles du ciel et créer une image miroir du ciel sur terre. Ceci a été fait pour aider à séparer le voile entre les vivants et les morts afin que l'on puisse parler à ces amis et à ces êtres chers qui étaient passés au paradis dans le champ des roseaux. Les miroirs ont souvent été utilisés à des fins de divination à partir de l'Empire du Milieu.
L'ankh était aussi une amulette populaire qui était portée dans la vie et portée jusqu'à la tombe. L'historienne Margaret Bunson écrit :
“Appelées wedjau, les amulettes étaient faites de métal, de bois, de faïence, de terre cuite ou de pierre et on croyait qu'elles contenaient des pouvoirs magiques, procurant au porteur des avantages et des charmes surnaturels. La puissance potentielle de l'amulette a été déterminée par le matériau, la couleur, la forme ou le sort d'origine. Les Égyptiens vivants portaient des amulettes comme pendentifs et les défunts avaient des amulettes placées dans leurs emballages de lin dans leurs cercueils. Différents styles d'amulettes ont été utilisés à différentes époques et à des fins différentes. Certains ont été sculptés comme symboles sacrés afin d'attirer l'attention d'une divinité particulière, assurant ainsi l'intercession du dieu et son intervention en faveur du porteur (21).”
Le djed était une amulette très populaire, mais l'ankh aussi. Bien que l'amulette la plus commune en Egypte était le scarabée sacré (le scarabée), l'ankh était presque aussi largement utilisé. Pendant le Nouvel Empire (1570-1069 av. J.-C.), alors que le culte du dieu Amon grandissait en puissance et en stature, l'ankh lui fut associé. L'ankh a été utilisé dans les cérémonies du temple régulièrement à ce moment-là et est devenu associé au culte d'Amon et de la royauté.
Pendant la période Amarna (1353 - 1336 av. J.-C.), quand Akhenaton interdit le culte d'Amon avec le reste des dieux et éleva le dieu Aton comme le seul dieu de l'Egypte, la croix Ankh continua à être populaire. Le symbole se retrouve dans les peintures et les inscriptions au bout des faisceaux de lumière émanant du disque solaire d'Aton, donnant vie à ceux qui croient. Après la mort d'Akhenaton, son fils Toutânkhaton (dont le nom contient le symbole ankh et signifie "image vivante du dieu Aton") prit le trône, régnant de 1336 à 1327 avant notre ère, changea son nom en Toutânkhamon ("image vivante du dieu Amon") et réintégra l'ancienne religion, conservant le même sens à l'ankh qu'elle avait toujours eu.
L'ankh est resté un symbole populaire même si le règne d'Akhenaton était méprisé et que le successeur de Toutankhamon, Horemheb (1320-1292 avant notre ère) a fait de son mieux pour effacer toute trace de la période Amarna de l'histoire égyptienne. Le plus grand souverain du Nouvel Empire, Ramsès II (1279-1213 av. J.-C.) employa régulièrement la croix Ankh dans ses inscriptions et l'utilisa tout au long de l'histoire de l'Égypte.
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Comme le christianisme a gagné une acceptation plus répandue dans le 4ème siècle de notre ère, beaucoup de symboles de l'ancienne religion sont tombés en disgrâce et ont été interdits ou simplement oubliés. Le symbole djed, si étroitement associé à Osiris, était l'un d'eux, mais l'ankh continuait à être utilisé. L'érudit Jack Tresidder écrit à propos de l'ankh :
“Sa forme a été diversement comprise comme le soleil levant à l'horizon, comme l'union de l'homme et de la femme, ou d'autres opposés, et aussi comme une clé pour la connaissance ésotérique et l'au-delà de l'esprit. L'Église copte d'Égypte a hérité de l'ankh comme forme de la croix chrétienne, symbolisant la vie éternelle par le Christ.”
Tandis que d'autres vestiges de l'ancienne religion s'éloignaient, l'ankh a assumé un nouveau rôle tout en conservant son ancien sens de la vie et la promesse de la vie éternelle. Adele Nozedar commente cette écriture : " Les symboles puissants s'égarent souvent dans d'autres cultures malgré leurs origines et l'ankh ne fait pas exception. Parce qu'il symbolise l'immortalité et l'univers, il a d'abord été emprunté par les chrétiens coptes du IVe siècle qui l'ont utilisé comme symbole pour renforcer le message du Christ qu'il y a une vie après la mort". L'ankh en tant que symbole de la vie éternelle a fini par perdre sa boucle au sommet pour devenir la croix chrétienne qui, comme l'ankh antique, est portée par les croyants en Jésus-Christ à notre époque pour la même raison : s'identifier avec leur dieu et toutes ces promesses divines.
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