Inspirés par les habitudes du scarabée, les Égyptiens le considèrent comme un symbole sacré. Il est d’ailleurs à l’image de la divinité Khepri. On le trouve représenté sous de nombreuses formes accompagnant aussi bien les vivants que les défunts. Vous souhaitez en savoir plus sur cet animal symbolique et son origine ?
Du scarabée au sacré
Ce sont les habitudes du scarabée qui ont amené les Égyptiens à le comparer au soleil. Le scarabée bousier est très répandu en Égypte. Il utilise ses pattes pour extraire des parties d’excréments d’animaux qu’il réunit pour former une sphère qui peut atteindre la taille d’une boule de pétanque. Sa boule ainsi formée, il entreprend de la faire rouler en la poussant jusqu’au trou qu’il a préparé pour s’y installer durant 15 jours pendant lesquels il se nourrira de cette boule. Les Égyptiens comparaient ce déplacement de la boule à la course du soleil dans le ciel.
À l’automne, la femelle utilise également ce même procédé lors de la reproduction. En effet, elle va réaliser une plus petite boule dans laquelle elle va pondre avant de l’enterrer. Elle cherchera un coin où la terre est légèrement humide, ce qui va contribuer au bon développement des larves. Au bout du 28e jour, le petit scarabée sortira au moment du lever du soleil.
Les Égyptiens ne sachant pas distinguer le mâle de la femelle, supposent qu’il se suffit à lui-même et qu’il est « celui qui devient », passant d’un état à un autre et sortant de terre le matin comme le fait le soleil.
Les symboles du scarabée
Le scarabée incarne le dieu solaire qui renaît chaque matin, alors devenu un symbole de renaissance pour les défunts, il est également un emblème de protection pour les vivants.
Pour les défunts
Les Égyptiens le considèrent comme la métaphore de la mutation et du devenir. Ils trouvent également son importance dans l’enseignement qu’il porte, car il souligne la succession des états d’un être au fil de sa vie, ce qui est très représenté dans les textes funéraires.
On le trouve également disposé dans les tombes entre les bandelettes à la place du cœur des momies, car les Égyptiens voient dans le scarabée l’autonomie, que ce soit dans son devenir ou sa transformation. En effet, la larve du scarabée est placée dans une bouse gestante et nourrissante de laquelle il sortira seul, il réalise les actions par lui-même. Sur le ventre de ces « scarabées de cœur », on trouve un texte gravé tiré du « Livre des morts ».
Le but ultime des anciens Égyptiens était de partir le cœur léger afin que lorsqu’arrive le moment de la pesée du cœur dans la balance de Thot, il y ait un équilibre parfait entre la vie du défunt, représentée par son cœur, et le principe de la justice. Certains pensaient alors qu’il empêchait le cœur du défunt de témoigner contre lui.
Pour les vivants
On trouve alors le scarabée sacré comme bijou commémoratif, il est fabriqué pour un pharaon à l’occasion d’un événement puis envoyé à ses souverains. Il pouvait donc y en avoir de nombreux.
Il était et reste également porté comme bijou porte-bonheur ou pour attirer la chance.
Les égyptiens avaient alors compris le rôle important des scarabées dans la fertilisation des sols en enfouissant les bouses, c’est pourquoi il était également un symbole de fertilité.
Comme tous les symboles forts, il a traversé les millénaires, franchit les frontières pour orner de nombreux bijoux, mais également, de nos jours, on voit ce scarabée représenté en tatouage. Il représente alors le pouvoir. Cette forme de représentation inspirée de symboles égyptiens est née des traditions courantes en Égypte, d’ailleurs certaines momies ont été retrouvées avec des sortes de tatouages.
Le scarabée sous d’autres formes
Le scarabée sceau : il existe alors dans de petites dimensions, il peut donc être porté soit en bague ou en pendentif. Dessus, est inscrit le nom de son propriétaire et ses titres honorifiques, ce qui lui permet de cacheter les papyrus avec une pastille d’argile humide sur laquelle il imprime le relief du bijou. Les scarabées sceaux sont également utilisés pour cacheter toutes sortes de choses comme une jarre, on en a même trouvé sur des portes de tombes, etc..
Le scarabée ailé : on trouve souvent le scarabée représenté avec des ailes poussant parfois le disque solaire, symbole dans la mythologie égyptienne du soleil. Par exemple, sur le sarcophage de Toutankhamon, il est présent avec des ailes de faucon déployées. Leur présence est très probablement un symbole d’élévation vers le soleil. Le faucon était d’ailleurs la représentation du dieu Rê qui symbolise le soleil levant.
Le scarabée bleu : il est souvent réalisé en lapis-lazuli. Cette pierre était très utilisée pendant l’Égypte antique, elle permet d’obtenir un superbe scarabée d’un beau bleu profond utilisé pour la grande Initiation égyptienne.
Khepri
Kheper est un mot égyptien qui se traduit par « devenir », « exister » (on trouve également d’autres traductions, mais le principe de devenir est toujours présent), il est écrit en hiéroglyphes avec un scarabée. Par extension, apparaît le dieu créateur et solaire Khepri dans la mythologie égyptienne. Il apparaît en tant que tel pour les Égyptiens du fait de leurs propres observations du scarabée dans la nature.
Ce dieu qui déclare s’être créé de lui-même dans les eaux primitives, aussi connues sous le nom de Noun. Il est représenté comme un homme ayant un scarabée à la place de la tête ou encore, comme un scarabée poussant avec sa tête un disque solaire. Les croyances changèrent au fil des siècles en raison de l’influence des différents clergés. Tous les matins, Khepri renaît, puis il devient Rê qui lui est le symbole du soleil à son point culminant, puis il devient Atoum, le soleil qui se couche. Ils forment ainsi la triade solaire des divinités égyptiennes.
Alors, Khepri symbolise seulement le soleil naissant. Cependant, tous les matins, il renaît dans l’horizon oriental, ce qui lui vaut de devenir rapidement une divinité funéraire dont le symbole de la résurrection représente l’âme se relevant de la mort.